Bon, ben, merci à tous pour vos commentaires. Et pour vos ressentis, bien sur.
Pour la "dernière" photo, c'est sympa de voir que les ressentis sont très différents en fonction de la lecture de chacun. Ce n'est pas la première fois que je suis surpris ou interpellé par l'interprétation qui est faite de mes images. J'ai en mémoire une photo qui a aussi été ressentie de manière totalement divergeante en fonction des visiteurs, celle du musulman (3eme photo de la série):
http://www.patrick-doutreligne.com/Sc%E ... nnages.htm
Dans mon esprit, elle représentait l'enfermement religieux, le verouillage des certitudes bétonnées, carrées, écrasantes, cubiques de l'arrière plan. L'inhumanité des convictions. Bref, cétait... critique.
Certains par contre (oui, musulmans pour la plupart...
) y on vu la méditation, le retrait de la société occidentale pourrie (sic), la solidité des convictions...
En fait c'est très dangereux de faire une photo "à message": on le prend parfois dans la tête comme un vieux boomerang! En final, il faut se dire que chacun voit midi à sa porte, et c'est assez drole dans le cas de cette image.
Concernant celle qui vous fait réagir ici, c'est une lecture à double niveaux. Le visage n'apportait rien; il a été remplacé par ce qui occupait l'esprit de la personne, son roman.
Caustiquement parlant, c'était amusant et cruel de voir quelqu'un dont le niveau de séduction physique avoisinait la caricature, mais qui se perdait dans un roman d'amour à l'eau de rose..."mon beau capitaine" c'était trop...
D'autre part, à un autre niveau, c'était tout aussi intéressant (et attendrissant) de démontrer que le rève et le romantisme étaient des droits imprecriptibles de chacun. Et oui, il y a du rire et une tendresse mélangée dans cette image.
En fait, si on rit, ce n'est pas de la personne photographiée. C'est de la conjonction de situations aléatoires, une sorte de "comique de situation". Mais oui, aussi, un petit sourire ne manquant pas de tendresse. De toute manière, on est tous "anormaux" aux yeux des autres. Heureusement!
Et puis je me réfère aux "grands anciens": Eliott Erwitt était un maître du genre, à voir la troisième photo de ce blog intitulée "hungary 1964" qui est d'une cruauté tout en finesse, et pour moi une satyre incontournable:
http://femmefemmefemme.wordpress.com/ca ... pher-1928/
En bref, il faut savoir rire de tout, c'est sain. Mais un choia de tendresse dans le regard est aussi nécessaire.
V.