L'exemple que tu donnes n'est pas la matérialisation d'une inégalité, c'est un effet collatéral d'un mode de calcul. A partir du moment où on considère un age de départ, quel qu'il soit, on s'expose à ce genre d'effet collatéral.
De même, invoquer cet argument alors qu'on défend bec et ongle le système actuel est fallacieux. En effet, on ne cotise pas POUR SOI mais pour ceux qui sont ACTUELLEMENT à la retraite. Dans le mode de calcul actuel, on ne tient pas compte de qui a cotisé combien de temps, mais uniquement de combien de cotisants pour combien de bénéficiaires. La notion même de durée de cotisation est donc ignorée, la donnée qui compte, c'est combien de cotisants (23 millions) et combien de bénéficiaires (13,5) AUJOURD'HUI.
Autrement dit : aussi longtemps qu'on parlera d'age légal, on aura ces effets collatéraux, défendre l'un en invoquant l'autre est intenable comme posture...
Tu le sais, on en a déjà parlé, je suis un anti-dogme
Le dogme de la retraite à 60 ans est débile, comme tous les dogmes.
Cependant, mettre la durée de cotisation au centre du système comme tu le proposes reviendrait à signer l'arret de mort du système par répartition (les cotisants paient pour les pensionnés en temps réel) et passerait dans un système par capitalisation (les cotisants paient pour eux plus tard)... je n'ai pas d'avis sur "bien/pas bien" c'est juste qu'il faut appeler un chat un chat.
Ce qui est incompréhensible, c'est que ce sont les mêmes qui défendent becs et ongle le système actuel par répartition, tout en dénonçant les effets collatéraux (inévitables) qu'il induit et en condamnant par principe (encore un dogme débile) un modèle par capitalisation.... qui serait la seule solution "égalitaire" de régler l'effet collatéral dénonçé... Va comprendre...
Ensuite, la notion même "d'âge de la retraite", selon moi, n'existe pas. Il n'y a pas d'age pour prendre sa retraite, celui qui veut partir à 30 ans de cotises avec x% de ses droits devrait être capable de le faire, celui qui veut travailler toute sa vie aussi. Or, aucun des 2 cas n'est possible (en france).
La pénibilité telle qu'elle est invoquée par les syndicats, c'est de la foutaise... mon travail de cadre est pénible, parceque je subit tous les mois (semaines même) une très forte pression pour "faire rentrer le chiffre". C'est pas la même pénibilité que les maçons, mais c'est pénible quand même.
Quant à invoquer l'égalité pour justifier de rester à 60 ans, c'est une escroquerie.
Elle est où l'égalité d'un système qui repose à 80% sur les salaires ? D'un système qui prélève 7% pour certains et 11% pour d'autres ? (sachant que les 7% sont complétés par l'impot et que les 11% sont en réalité 25 avec les charges patronales) ? D'un système dans lequel pour certains c'est 55 ans et d'autres 60 ? D'un système dans lequel les revenus financiers, immobiliers, de l'épargne ne sont quasiment pas taxés ? D'un système qui exclue les paysans, les commerçants, le VRP, les journalistes, toutes les professions libérales ? D'un système qui reconnait officiellement des "régimes spéciaux" ?
Foutaise l'égalité telle qu'elle est agitée en ce moment... foutaise...
L'égalité c'est quand tout le monde est dans le même moule, cotise pareil (en proportion, pas en valeur absolue) quand 1€ de revenu est considéré de la même façon, qu'il provienne du travail, du capital ou de l'épargne et quand tout le monde reçoit le même niveau de prestation avec le même mode de calcul... et il est inutile d'essayer de me convaincre du contraire, aucune chance