L'araignée sauteuse pionnière de la photo numérique :
"L'araignée sauteuse fait de l'oeil aux chercheurs
Les yeux de l'araignée sauteuse possèdent une rétine qui vibre latéralement, comme un véritable scanner à balayage.
L'araignée sauteuse a des allures de crabe poilu. Mais elle a surtout quatre paires de mirettes sombres fort intéressantes pour donner des yeux aux robots. La rétine des Salticidae sert en effet de modèle à un nouveau capteur d'images pour en améliorer les performances.
Cette rétine possède une étonnante propriété: elle vibre latéralement. Une aptitude qui en fait un véritable scanner à balayage.Cet appareil numérise des images à l'aide d'une fine barrette qui se déplace le long du document.Des chercheurs du Center for Neuromorphic Systems Engineering (CNSE) de Pasadena (Californie) ont ainsi imaginé un système optique mobile qui mime le fonctionnement de la rétine arachnéenne.
Cette rétine bionique est constituée d'une lentille fixée par quatre ressorts. La lentille focalise l'image sur une puce, un capteur d'images analogue à ceux qu'on trouve dans les appareils photo numérique ou les caméras vidéo. La distance entre la puce et la lentille reste fixe, de sorte que l'image soit toujours nette. En faisant vibrer la lentille latéralement, le capteur balaie un champs de "vision" plus large. Tout se passe donc comme si le capteur était doté de beaucoup plus d'éléments sensibles à la lumière.
Les chercheurs du CNSE envisagent d'installer le système sur un robot mobile. Le mouvement de l'engin pourrait alors, sans dépense d'énergie, provoquer les vibrations recherchées de la lentille. Seul hic: l'arrêt du robot le rendrait presque aveugle. Ce qui n'empêche pas l'équipe d'Oliver Landolt d'imaginer un prototype partant à la découvert de Mars. Mais le petit robot errant aux yeux d'araignée n'est pas près de mettre les pieds sur la planète rouge. Les performances optiques et la fiabilité mécanique restent à évaluer. Et le capteur n'a pas encore prouvé ses capacités sur un robot terrestre. (...)
En 1997, Nicolas Franceschini (Laboratoire de neurocybernétique, CNRS, Marseille) avait déjà mis en évidence un mécanisme de microbalayage dans la rétine de la mouche. Deux ans plus tard, l'oeil de mouche bionique était réalisé et monté sur un microrobot aérien de 100 grammes, le robot-mouche exposé à la Cité des Sciences et de l'Industrie de la Villette. Capable de naviguer à vue en évitant les obstacles, cet engin a déjà la particularité de "voir" des objets même faiblement contrastés, grâce à une "super résolution".
La mouche et l'araignée ne seront pas les derniers animaux à faire de l'oeil aux chercheurs. Du sonar de chauve-souris au système d'adhésion des pattes de gecko, les particularités physiologiques développées par le monde animal inspirent les scientifiques. Une manière de profiter des milliards d'années de "recherche et développement" du vivant."
Adélaïde Robert,
Libération, 08 Avril 2001.
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