lesfilmu wrote:Allez, j'y vais...
1) Il n'y a jamais eu autant de morts du cancer que maintenant
=> Exact
2) Le risque de mourir du cancer n'a jamais été aussi faible
-J'ai oublié de dire "chez nous" (je ne sais pas ce qu'il en est ailleurs)
=> Exact
3) Le taux de guérison -tous cancers confondu- n'a jamais été aussi bon que maintenant
=> Exact
Si on s'arrête au point 1), on en déduit "plus ça va, plus je risque de mourir du cancer".
Mais c'est parfaitement faux, car ce n'est pas avec le nombre de morts d'une maladie qu'on détermine notre propre "probabilité d'en mourir aussi".
Pour savoir si un individu à plus ou moins de "chances" de mourrir du cancer, il faut considérer la totalité des facteurs qui conduisent à la mort, en certainement pas le nombre de morts...
Morbidité => le % de la population qui CONTRACTE la maladie -sans forcément en mourir- pendant une durée donnée, généralement exprimé en x sur y, par exemple x pour mille. Si on devait simplifier, on dirait que c'est le risque qu'on court chacun de le choper.
Mortalité => le % de la
population malade qui meurt
de la maladie. On l'a chopé on en meurt.
En simplifiant, la "probabilité de mourir du cancer" dépend essentiellement de ces 2 critères... pondéré par plein d'autres éléments : taille du panel observé, critères de risques de déclenchement de la maladie, etc.
Dans le cas du cancer :
Il y a de plus en plus de cancers => oui
De plus en plus de morts du cancer => oui
Mais :
Il n'y a pas d'étude en france qui montre que la morbidité du cancer augmente, ce qui permet de penser qu'elle ne progresse pas
La mortalité baisse (on soigne de mieux en mieux de plus en plus de cancers)
Alors pourquoi le nombre augmente ? Parceque le principal facteur de risque, l'age, se développe du fait du vieillissement de la population.
Mais rapporté à chaque individu, le risque de contracter le cancer reste constant -en tout cas, aucune étude ne montre s'il baisse ou augmente- alors que le taux de guérison, lui, augmente, et sur certains cancers, très fortement. Au final, la réalité, c'est que le risque de mourir du cancer, et bien il baisse... et fortement, même, en particulier en france, on est un des meilleurs du monde sur cette question...
Dit autrement : ya 50 ans, ne chopait pas le cancer... parcequ'on était déjà mort d'autre chose... puis ensuite, années 60-80, tout le monde qui le chopait en mourait... puis depuis 10 ans, on en guérit de mieux en mieux...
Et j'ajouterai des critères qui influent aussi les données statistiques : le taux de diagnostic par exemple. Quelqu'un est mort de "on ne sait pas quoi" ya 50 ans devient un "mort du cancer du colon" ya 30 ans (ce qui ne veut pas dire qu'on meurt PLUS juste qu'on SAIT MIEUX de quoi on est mort) et maintenant, on est en "rémission d'un cancer du colon" -voir même "guéri"... Ou encore le taux de dépistage. Le fait de dépister systématiquement certains cancers, par exemple le cancer du sein chez la femme ou de la prostate chez l'homme, induit FORCEMENT une augmentation des CAS CONNUS mais ne signifie
en aucun cas qu'il y a PLUS DE CAS.
Manier les peurs, c'est bien gentil, mais bon...
C'est grave HS, là... on est parti des ampoules... celà dit, on n'est pas loin du sujet quand même (manier les peurs)