Bonjour
Un fil très intéressant avec des interventions non moins pertinentes : bravo
Pour ma part, je suis venu à la photographie animalière par... les chats. Le besoin de les photographier pour des raisons "professionnelles" (quand on fait de l'élevage, il faut bien caser ses chatons), et un déménagement à la campagne simultané à l'arrivée de mon premier appareil photo... Souvenez-vous, c'est sur Megapixel que je suis arrivé, le 22 octobre 2002
Des passereaux qui virevoltent devant la fenêtre, l'envie d'essayer... Des chevreuils croisés au gré de nos balades champêtres... La découverte progressive de la nature que je ne connaissais pour ainsi dire pas (bien que j'y traina des jours entiers étant gamin)...
Acquisition de quelques livres (mon premier ? "Le guide ornitho"), sorties avec la LPO du coin, et en novembre 2003, mon premier passage au Festival de Montier-en-Der. Je pense que c'est là que tout s'est joué... Le choc ! Accessoirement, c'est là-bas que j'ai essayé l'EOS 300D, premier "reflex à prix démocratique" (1500 € quand même à l'époque !)
Quant aux raisons qui m'ont vraiment poussé à l'animalier et la nature, disons que je suis un peu comme Frigobox : je n'aime pas les hommes. Enfin, non, c'est plus nuancé : je n'aime pas les villes !!! Je déteste l'urbanisme. Je suis un sauvage, même si je me soigne
J'ai par ailleurs à mes débuts vaguement exploré / essayé un certain nombre de genres photographiques, et je dois avouer que l'élitisme qui régnait dans certaines sphères locales m'a définitivement dégoûté, par exemple, de la photo de rue. Imaginez un club photo, moyenne d'âge 55 ans, si t'as pas un Leica tuning en peau de c... de zébu et obturateur platine, t'es une burne. Le numérique ??? Mais c'est d'la merde mon jeune monsieur !!! (accessoirement, j'ai découvert ce "club photo" lors d'une de leurs expositions... à pisser de rire : un vélo appuyé contre un réverbère, pleine pastille, pris au 35mm en plongée. Et un pavé de texte de 40 lignes pour expliquer la "démarche artistique" du photographe
: vous voyez le genre !)
Enfin bref, disons qu'un certain nombre de circonstances m'ont définitivement orienté vers la nature, pas seulement l'animalier d'ailleurs, même si le paysage n'est pas ma tasse de thé (ici c'est plat comme la Lune : pas facile, sauf à utiliser... un téléobjectif pour tasser les plans ou grimper dans les cieux !)
Quant à discuter de l'engouement de la photographie animalière au sens large, et pour polémiquer un peu
on pourrait dire qu'effectivement, faire du piaf pleine pastille en gros plan (allez, j'ose le terme : "à la Benelux"
), pas besoin d'être sorti de Saint-Cyr. La preuve, deux bouts de fil de fer, une branche judicieusement disposée à 1 mètre de votre fenêtre de salon et une boule de graisse suffisent à faire des photos avec un 100mm
(pour mémoire mes premières photos de piafs au reflex numérique, je les ai faites au
50mm macro )
L'essor du matériel photo "bon marché" (tout est relatif quand même) et la hausse constante des performances ont facilité l'accès à la photo animalière aux néophytes. Le partage sur le web, les communautés (pas forcément naturalistes et/ou photographiques d'ailleurs), et tout un tas d'autres raisons qui ont facilité l'accès à l'information, parallèlement à la recrudescence des images dont la qualité ne cesse d'augmenter, ont contribuer à orienter nombre de photographes vers la photographie animalière.
L'autre phénomène, au delà de la course à l'armement matériel dont certains photographes se livrent sans vergogne (ndlr : il n'y en a pas ici, mais j'ai déjà vu des débutants avec deux boîtiers pros et toute la collec' de séries "L" !), c'est la course à l'exclusivité. Il n'est pas rare de voir des débutants (sous entendu : des photographes pratiquant depuis moins d'un an) faire du martin pêcheur, du cerf, du cincle plongeur, du guêpier alors qu'ils ne savent pas reconnaître un moineau domestique d'un moineau friquet ! Mais l'image édicte sa loi, et "on" veut faire comme les autres... L'oiseau coloré au chant merveilleux est bien plus seyant que le pauv'moineau du jardin. La puissance et la force du cerf surpassent la grâce des chevreuils, bien trop communs dans nos contrées. La recherche de l'exceptionnel n'est à mon avis pas étranger à l'engouement d'une partie des photographes pour l'animalier !
À l'heure actuelle, un certain nombre de polémiques naissent sur les principaux forums "animaliers". Ce n'est pas l'objet de ce débat mais c'est également, je pense, intimement lié au fait que le nombre de photographes animaliers se multiplie chaque année, pour tout un tas de raisons plus ou moins justifiées...